Quelles sont les tendances en cette rentrée tant attendue ? Les prix sont ils à la baisse ? Les acquéreurs sont-ils revenus ?
Tant de questions auxquelles les experts en tous genres tentent de répondre. Tant de sons de cloches différents aussi. Ce qui fait que tout le monde est un peu perdu. Chacun voyant midi à sa porte, aussi, on se retrouve avec :
- Des vendeurs qui ont entendu dire que l’immobilier à Paris allait reprendre très fort en Septembre, avec un effet bouchon de champagne. Ils misent sur des acquéreurs nombreux qui se remettent en projet et espèrent donc vendre leur bien à un prix (très) élevé
- Des acquéreurs qui ont de leur côté entendu dire que les prix à Paris sont en baisse, du fait que la tendance est à quitter la capitale pour aller en banlieue ou même en Province. Et ainsi avoir plus d’espace et un extérieur pour le même prix.
Et au milieu il y a… l’agent immobilier ! En l’occurence, moi.
Je vais donc vous livrer mon analyse de terrain. Je n’ai pas fait d’étude de marché. Il s’agit de mon quotidien depuis la rentrée. De ce grand écart entre ce que les vendeurs et acquéreurs espèrent et la réalité du marché.
Le téléphone sonne, c’est sûr. Les acquéreurs sont bien là. De quoi se réjouir ? Pas forcément. Pour visiter, ils visitent. Et même beaucoup. Je dois dire que j’ai monté et descendu beaucoup d’escaliers de métro ces derniers temps ! Certains appartements qui n’intéressaient pas attirent une foule de demandes. La raison est simple : il y a du choix, les gens visitent et veulent comparer. Ils recherchent la perle rare avec « Luminosité – Calme – Accès rapide au métro – Belle hauteur sous plafond – Pas de perte d’espace – Balcon ». Une fois qu’ils ont visité le bien, ils réfléchissent, pour finir par dire qu’il est trop cher, par rapport à ce qu’ils ont visité par ailleurs.
Et les négociations sont indécentes. Du genre de celles que l’on n’ose pas présenter à un propriétaire… En général pas moins de 10%.
Les acquéreurs argumentent. Et prennent leur temps. Ils disent que les prix à Paris ont baissé.
Charge à l’agent immobilier de faire de la pédagogie. Oui, on note une baisse moyenne de 1,5% sur les prix à Paris. Ce qui est une moyenne. Et qui impacte les biens avec défaut et les grands appartements.
Donc, non, ce joli deux pièces lumineux avec balcon au 4e étage avec ascenseur ne peut pas être négocié de 10%.
Côté vendeurs, maintenant. Ils se disent qu’après des mois d’immobilisme, le marché reprend. Et que c’est le moment de vendre… et cher ! Les acquéreurs sont de retour, on va en profiter…
L’agent immobilier qui a la faiblesse d’accepter ce discours, pour prendre le mandat, va vite s’en mordre les doigts. Sauf à vouloir faire un régime à courrir toute la journée sans pause déjeuner.
Il va avoir des visites, et des offres, souvent verbales, à des prix embarrassants.
Quand il répercute cela au vendeur, ce dernier s’énerve de ne même pas avoir d’offre écrite. Comment peut-il réajuster son prix à la baisse sans matière ? Il veut des offres !
Parfois, donc, de guerre lasse, l’agent immobilier insiste un peu trop auprès de l’acquéreur pour lui soutirer une offre. Par chance, il arrive que le prix soit honorable. Et que le vendeur accepte la dite offre. Et là… l’acquéreur change d’avis et se rétracte. Parce qu’il veut encore visiter. Il n’est pas sûr. Il n’a pas le coup de coeur.
Et voilà le pauvre agent immobilier, obligé de se justifier auprès du vendeur et de repartir en quête d’un acquéreur.
Au final, les prix sont ils à la baisse ou à la hausse ?
Je dirais que les biens sont affichés à des prix insolents car les agents immobiliers acceptent généralement tout et n’importe quoi pour avoir l’opportunité de prendre un mandat. Cependant, les acquéreurs sont très avertis, infidèles et durs en affaire. Aussi, bien souvent, les biens sont vendus avec un forte négociation. Qui implique un petit effort du vendeur, un petit effort de l’acquéreur et un GROS effort de l’agent immobilier.
Oui, c’est l’agent immobilier qui trinque, enfin les honoraires de l’agence. Et ce, après de longs moins à faire visiter le bien.
A mon humble avis, tout travail mérite salaire. Je dirai qu’un agent immobilier qui se respecte ne doit pas surévaluer le prix d’un bien pour flatter un vendeur. Il doit l’estimer à sa juste valeur. Certes, les honoraires sont à la charge de l’acquéreur le plus souvent. Mais n’oublions pas que c’est le vendeur qui mandate l’agent pour vendre son bien. Aussi, il est normal qu’il rémunère ce service.
En clair, les biens sont à mon sens surévalués dans les annonces immobilières mais ne se vendent pas aux prix affichés. On est sur un marché stable, voir un peu à la hausse, pour les biens que tout le monde veut : avec un extérieur, lumineux et calme.
Si vous souhaitez faire estimer votre appartement à PARIS au juste prix, vous pouvez me contacter au 06 65 19 20 05 ou par mail esther.baruchel@kwfrance.com